Covid-19: situation des cultivateurs et des travailleurs Fairtrade

Informations de la part des producteurs Fairtrade répartis dans le monde entier

Production de bananes Fairtrade en Équateur

Le COVID-19 nous concerne tous, partout dans le monde. Nous donnons ici une vue d’ensemble du système mondial Fairtrade et montrons comment les cultivateurs et les travailleurs Fairtrade font face à la pandémie.

Les producteurs Fairtrade d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie luttent contre la pandémie. Les problèmes économiques et sanitaires sont en constante augmentation et ne peuvent pas encore être évalués.

Les producteurs de fleurs en Afrique, notamment au Kenya, sont confrontés à des défis sans précédent, car les fleurs - comme en Suisse – ne peuvent plus être vendues dans les magasins ou transportées en Europe. Par conséquent, les travailleuses et les travailleurs dans les fermes floricoles sont licenciés ou confrontés à une grande incertitude. Des problèmes similaires se posent également dans les fermes floricoles en Équateur.

Bien que les ventes de bananes, de café et de cacao soient toujours importantes, les ventes subissent la fermeture des cafés et des restaurants. En outre, les conteneurs se font rares et les possibilités de transporter les marchandises deviennent de plus en plus difficiles. Le maintien des chaînes d'approvisionnement devient également complexe.

Solidarité et solutions créatives

Des actions de solidarité et des solutions pragmatiques émergent cependant partout au sein des organisations Fairtrade:

  • Au Pakistan, les ouvriers de ballons de sport Fairtrade ont commencé à produire des masques pour les distribuer à la population.
  • En Équateur, les producteurs de bananes Fairtrade distribuent les bananes invendues aux personnes dans le besoin.
  • En Afrique du Sud, les viticulteurs Fairtrade fournissent à leurs travailleurs des désinfectants.
  • De nombreux cultivateurs et travailleurs connaissent le COVID-19. Les informations sur le virus sont traduites dans les langues locales et transmises aux autres cultivateurs et travailleurs.

Primes Fairtrade pour l'aide d'urgence et la prévention

Fairtrade International a décidé que les coopératives et les plantations Fairtrade peuvent utiliser leurs primes Fairtrade de manière plus flexible pendant cette période. La prime Fairtrade est un montant supplémentaire au prix de vente que les organisations de producteurs reçoivent à chaque vente Fairtrade. Celle-ci est investie dans des projets de leur choix au profit de leurs coopératives ou communautés.

La prime Fairtrade est également utilisée pour prévenir, détecter et traiter les infections liées au coronavirus. Elle sert, par exemple, à financer les masques de protection, les gants, les équipements respiratoires, les produits de nettoyage, y compris les désinfectants, et les achats de nourriture.

Les changements, qui ont été approuvés par le Comité des standards Fairtrade, permettent également aux comités des primes Fairtrade des plantations certifiées gérées par les travailleurs de distribuer jusqu'à 100 % de leurs primes Fairtrade sous forme de paiements directs en espèces aux travailleurs, ceci d’un commun accord avec l'employeur.

Fairtrade International examine en permanence les besoins et les défis des cultivateurs et des travailleurs afin de leur apporter le meilleur soutien possible pendant toute cette période.

VUE D’ENSEMBLE DES CATÉGORIES DE PRODUITS

EFFONDREMENT DES VENTES DE FLEURS

Les ventes de fleurs coupées sont fortement touchées par le Coronavirus. Les deux plus importants pays importateurs dans le secteur de la floriculture, le Kenya et l'Éthiopie, subissent des pertes allant de 70 à 80 % des ventes. Ils subissent en outre des pertes liées à l’élimination des fleurs invendues. Ces pays doivent affronter des coûts élevés liés aux prêts bancaires et au recours à la main-d'œuvre. De nombreux travailleurs sont au chômage et ne sont pas payés. Ces derniers sont même licenciés. Plus de 59'000 travailleurs risquent d'être licenciés si la situation continue à se détériorer. Normalement, les producteurs réalisent les ventes les plus importantes entre Pâques et la Fête des mères. Or, les producteurs vont maintenant subir des pertes considérables.

STABILITÉ DU CAFÉ

Le café est actuellement très demandé, mais les rayons des magasins ne sont pas vides. L’approvisionnement est en outre assuré. Le café d'Amérique centrale et du Mexique a déjà été récolté, mais environ 60 % de la récolte de café en Amérique latine n'a pas encore commencé. La situation pourrait devenir problématique sur le long terme si les restrictions en matière de déplacement vont se prolonger.

LA RÉCOLTE DE BANANES BAT SON PLEIN

Les producteurs de bananes travaillent régulièrement. Les exportations se poursuivent normalement, mais nous nous attendons à ce que les coûts de production des producteurs de bananes augmentent car ces derniers devront prendre des mesures sanitaires supplémentaires. Le recours aux masques, aux gants, aux savons antibactériens, au matériel plastique supplémentaire pour séparer physiquement les personnes dans les stations d’emballage et enfin le recours aux moyens de transports supplémentaires pour mener les travailleurs à leur lieu de travail ou pour assurer la distance sociale dans les bus sera d’actualité. En Équateur, le gouvernement a délivré un permis spécial aux producteurs de bananes et aux travailleurs pour qu'ils puissent se rendre dans les plantations.

THÉ

La situation dans le secteur du thé en Inde est très tendue après le couvre-feu. Des millions de travailleurs immigrés se déplacent dans le pays. Après le couvre-feu en Inde, la plupart des jardins de thé sont temporairement fermés. Pour les travailleurs, cette situation est dramatique, car il n’y a pas moyen de combler la perte de salaire. Dans le sud de l'Inde, la majorité des travailleurs sont employés de façon permanente et les plantations de thé les soutiennent en continuant à leur verser leur salaire.

LE TEXTILE ET LE COTON

Dans le secteur du textile, la situation reste critique : le commerce traditionnel et les ventes en ligne sont en chute libre. Il faudra observer la reprise de l’économie indienne lorsque les mesures de confinement prendront fin le 16 avril, comme prévu. En ce qui concerne l'ensemencement du coton, ce dernier a été effectué dans la plupart des régions. Il faut cependant observer comment le marché est capable d’assimiler la nouvelle production de matière première.